Ramuz est d’abord un saturnien, comme il l’avoue dans son autobiographie Découverte du monde (1939). Un homme mélancolique et angoissé dont le tourment croît en proportion de l’incertitude et de l’inconnu. Toute sa vie sera marquée par le pessimisme, l’anxiété, l’inquiétude pour lui, mais surtout pour ses proches. Ramuz est un père attentif, aimant, couvant sa fille Marianne en homme angoissé. De même avec sa femme Cécile, avec qui il entretient une réelle complicité, dont témoignent leurs lettres pleines d’humour. Quand un des membres de ce trio est loin de la maison, Ramuz écrit, tous les jours ou presque, exprimant son inquiétude, rappelant ses recommandations, demandant des nouvelles, jusqu’à l’obsession. Ramuz – et ce sera encore plus vrai quand sa fille sera mariée et aura un enfant – n’est tranquille que lorsque les siens l’entourent à la maison.