Image d’un groupe de 17 objets. Il s’agit de plumes, porte-mine et autre accessoire d’écriture de Ramuz.

Ramuz conçoit l’activité d’écrivain comme un travail artisanal, aimant manier papier, encre de Chine, crayons, ciseaux, colle, pour fabriquer des manuscrits qui, le métier entrant, deviennent des objets esthétiques et des pièces de collection. Feuillets de couleurs variées, encre bleue, noire, turquoise ou violette, crayon rouge et bleu, papiers découpés puis recollés… Ramuz est un homme du faire. Il entend pétrir les mots à l’instar d’une matière et le travail de la langue va de pair avec un savoir-faire manuel. Devenir écrivain signifie pour lui domestiquer cette matière, jusqu’à en avoir une maîtrise parfaite, au même titre qu’un vigneron sa vigne ou tout ouvrier son ouvrage. 

« Pendant ce temps, sur la place, Besson continue à faire ses paniers, disant le pays et le refaisant, mettant les lignes de l’osier l’une sur l’autre, comme l’écrivain ses vers ou sa prose ; – disant le pays et ses murs par les tiges de l’osier dont il met les unes en travers et les autres viennent s’y nouer ; – sans qu’on sache, sans qu’on s’en doute, bien tranquille et silencieux, sur la place, sous les platanes, tout seul dans sa chemise grise et avec son tablier vert, faisant bouger ses mains au-dessus de son tablier vert. »

Passage du poète, 1923

Légende

Outils d’écriture de C. F. Ramuz

© Musées de Pully (MBR)