L'image montre une machine à écrire ayant appartenu à C.F. Ramuz. La machine est bordeaux et sa marque, Corona, est écrite en doré au-dessus des touches.

Il est en train de retourner la terre : c’est dur… Sa chemise colle à son corps, il a un goût amer sur la langue. Il faut : tant pis. Jour après jour, tant pis. Ne rien désirer. Ce qui vient, l’occasion : manger, boire, dormir, ça fait un jour ; dormir, boire, manger, ça fait encore un jour. Et les jours viendront se mettre l’un sur l’autre derrière nous comme les pages d’un livre, tandis que l’épaisseur de ceux qui restent à vivre diminue toujours plus.

Adam et Eve, 1932

Légende

Machine à écrire Corona, années 1930

Musées de Pully, photographie : Mathieu Bernard-Reymond