Ramuz conçoit l’activité d’écrivain comme un travail artisanal, aimant manier papier, encre de Chine, crayons, ciseaux, colle, pour fabriquer des manuscrits qui, le métier entrant, deviennent des objets esthétiques et des pièces de collection. Feuillets de couleurs variées, encre bleue, noire, turquoise ou violette, crayon rouge et bleu, papiers découpés puis recollés… Ramuz est un homme du faire. Il entend pétrir les mots à l’instar d’une matière et le travail de la langue va de pair avec un savoir-faire manuel. Devenir écrivain signifie pour lui domestiquer cette matière, jusqu’à en avoir une maîtrise parfaite, au même titre qu’un vigneron sa vigne ou tout ouvrier son ouvrage.