Charles Ramuz suit le parcours du parfait petit Vaudois d’assez bonne famille, sans aucune anicroche. C’est la fréquentation de l’école et des camarades qui va ouvrir Ramuz au monde littéraire. Elève appliqué et brillant, il passe par le Collège classique cantonal puis le Gymnase classique, avant d’entamer des études en droit puis en lettres classiques.
A cette formation s’ajoutent l’éducation religieuse protestante, la fréquentation du corps des cadets, le service militaire (Ramuz est caporal dans l’infanterie), la camaraderie de la Société d’étudiants de Zofingue. Membre d’une famille de la petite bourgeoisie urbaine, Ramuz baigne dans univers où règne l’entre-soi : intellectuel, libéral (souvent), patriote (un peu), religieux (en apparence) et masculin (toujours). En tant qu’écrivain, il aura à cœur d’affirmer son indépendance vis-à-vis de tout embrigadement idéologique, religieux et politique. Mais les valeurs transmises par ses parents et leur milieu n’en ont pas moins imprégné en profondeur le jeune garçon.