Peinture de Cécile Cellier. On y voit le bureau de Ramuz, de bois vert. Dessus, un encrier, des plumes, un manuscrit, des livres, un paquet de cigarettes.

À Paris, en 1905, Ramuz fait la connaissance de Cécile Cellier (1872-1954). Issue d’une bonne famille neuchâteloise, la jeune femme, de quelques années son aînée, est peintre. Formée dans la capitale française, elle compte parmi ses amies l’artiste Alice Bailly et appartient au petit cercle d’expatriés suisses qui se côtoie dans les cafés et les ateliers. Si l’on en croit le Journal de Ramuz, une relation sentimentale s’engage dès 1909. 

Au début de l’année 1913, Cécile Cellier doit se rendre à l’évidence : elle est enceinte. Ramuz l’épouse en catimini le 18 février à Paris, et annonce cette union à ses proches, étonnés. D’abord considérablement désemparé, Ramuz se fera pourtant à l’état d’époux et de père. Dans un premier temps, il accueille Cécile Ramuz dans son appartement de la rue Boissonade, au quartier Montparnasse. Celle-ci ne tarde néanmoins pas à regagner sa mère à Genève, où leur fille Marianne naîtra. La nouvelle famille hésite entre la vie parisienne et le retour en Suisse. Les relatives difficultés de la carrière à Paris et les avantages d’une installation stable sur les bords du Léman contribuent à décider Ramuz à revenir en Suisse, au printemps 1914. 

« Ma stupeur, quand j’y pense, de me voir marié, père et grand-père, avec un ménage, une maison hypothéquée (mais une maison tout de même) et de voir que mon sort dans la vie a été si différent de celui que j’imaginais. Et que même je souhaitais. »

Journal, 15 octobre 1942

Légende

Cécile Cellier (1872-1956)

Table de travail de C.F. Ramuz à Paris, s.d.

Huile sur toile, 50 x 61 cm

© Musée d’art de Pully

Photo: Creatim, Renens